l'Évêque

Paroles de l'Évêque

Tous Saints !

Tous Saints !

Nous connaissons celles et ceux dont les noms sont dans le calendrier, celles et ceux dont la vie est racontée dans les verrières des églises ou y ont leurs statues, celles et ceux dont nous portons le nom. Petits et grands saints dont la vie et la mort ont témoigné de Jésus-Christ sur les routes du monde et de l’histoire. Ils sont environ 10.000 dont la sainteté a été reconnue officiellement par l’Église.

La fête de la Toussaint embrasse beaucoup plus, une foule immense d’anonymes, impossible à dénombrer de toutes langues, peuples et nation. Être saint ne relève pas d’abord de la performance ou de l’exploit, c’est d’abord accueillir l’amour dont Dieu nous aime et se laisser entraîner, transformer par cet amour dans la vie ordinaire et concrète de chacun.

Ce sont les saints de la vie ordinaire que nous pouvons rencontrer chaque jour. Savons-nous les reconnaître ? Chacun d’entre nous pourrait donner des noms de celles et ceux qui, dans l’ordinaire de la vie, sont affamés et rassasiés de la miséricorde de Dieu ; qui dans leur quartier sont artisans de paix, cherchant en toute situation à ce que l’amour triomphe de la haine. Ils refusent les faux-semblants ou les fuyants, ils vont sans tricher jusqu’au bout d’eux-mêmes en restant des hommes et des femmes simples et vrais. Cécilia, Goyita, Alexis, André, Ambroise …            

C’est « la sainteté de la porte d’à côté, de ceux qui vivent proches de nous, et sont un reflet de la présence de Dieu, ou, pour employer une autre expression, la classe moyenne de la sainteté.[1] » 

Ils sont de ceux qu’évoquait Madeleine Delbrêl (1904-1964) : « Il y a des lieux où souffle l’Esprit mais il y a un Esprit qui souffle en tous lieux. » « Il y a des gens que Dieu prend et met à part. Il y en a d’autres qu’il laisse dans la masse, qu’il ne « retire pas du monde ». Ce sont des gens qui font un travail ordinaire, qui ont un foyer ordinaire ou sont des célibataires ordinaires. Des gens qui ont des maladies ordinaires, des deuils ordinaires. Des gens qui ont une maison ordinaire, des vêtements ordinaires. Ce sont les gens de la vie ordinaire. Les gens que l’on rencontre dans n’importe quelle rue. Ils aiment leur porte qui s’ouvre sur la rue, comme leurs frères invisibles au monde aiment la porte qui s’est refermée sur eux.
Nous autres, gens de la rue, croyons de toutes nos forces que cette rue, que ce monde où Dieu nous a mis est pour nous le lieu de notre sainteté.
Nous croyons que rien de nécessaire ne nous y manque, car si ce nécessaire nous manquait, Dieu nous l’aurait déjà donné.[2] »

Nous en connaissons ! Cette sainteté est notre vocation à tous comme le rappelait avec force le Concile Vatican II.

Frères et sœurs bien-aimés de Dieu, bonne fête !

+ Michel PANSARD
Évêque d’Évry – Corbeil-Essonnes

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P.S. : si vous avez l’occasion de passer à Ivry-sur-Seine, faites un détour à la Maison de Madeleine Delbrêl, 11 rue Raspail 94 200 Ivry-sur-Seine. Vous pourrez découvrir la vie et le témoignage de cette disciple du Christ dont le diocèse de Créteil attend la béatification. 
Se renseigner à :
amis.madeleine.delbrel@wanadoo.fr
Tél.: 01 49 60 14 48

 

 


[1] Pape François : exhortation apostolique « La joie et l’allégresse » n°7

[2] Madeleine Delbrêl, Nous autres, gens des rues, Seuil, 1966, p.67.

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