Tourné l’hiver dernier dans la prison de Fleury-Mérogis, le film intitulé “La Visite” a été diffusé le 1er septembre 2024 sur France2. Un passionnant documentaire sur le rôle et la mission des aumôniers des prison dans notre diocèse, disponible en replay.
Située dans notre diocèse, la Maison d’arrêt de Fleury-Mérogis est le plus grand centre pénitentiaire d’Europe avec 4 000 personnes enfermées 22h/24h. Dans cet univers de béton, les aumôniers de prison font figures de véritables phares dans la nuit pour ceux qui les demandent. Pour certains, débute pour la première fois de leur vie un chemin intérieur fait de remises en question. En suivant les visites quotidiennes des aumôniers, ce film tente de comprendre leurs liens et interroge : ces femmes et hommes peuvent-ils sortir meilleurs ?
Au sein des Maisons d’Arrêt de Fleury-Mérogis, les conditions de détention ne sont ni mieux ni pires qu’ailleurs. La détresse est immense en prison et le taux de suicide est six fois plus élevé que dans la population générale. Ici, les personnes détenues sont souvent deux par cellules et sortent rarement de celle-ci en dehors des deux heures de promenade réglementaire quotidienne. A leur demande, elles peuvent recevoir la visite d’un aumônier. Une visite juste pour parler, pour partager le silence, pour chercher un peu de normalité, une visite unique pour décharger sa peine ou régulière, pour aider à trouver sa propre issue.
Christine, Gérard et Benoit, catholiques du diocèse d’Évry, font partie de la vingtaine d’aumôniers de toute tradition intervenant deux fois par semaine à Fleury-Mérogis. Comme tous les aumôniers, ils ont passé un diplôme universitaire pour visiter les personnes détenues des bâtiments hommes ou femmes dans leur cellule.
En suivant leur quotidien de leurs visites auprès de Jimmy, William, Paola, Eliott, Damien, Christian, Dennys, Anyeris, Pedro, Myrlande dit Mimi et sa co-détenue Tuyet, le film capte leurs échanges sur la faute, la culpabilité, le déni, le pardon, la reconstruction, des questionnements qui nous interrogent immanquablement sur le sens de la peine.
En France en 2024, on compte 1660 aumôniers des prisons diplômés et agréés pour 77 000 personnes détenues.
Patricia, protestante, est aumônier à la Maison d’arrêt des femmes (MAF) depuis onze ans. Patricia ne se verrait pas accompagner des hommes. Les femmes représentent 3% de la population en détention. Beaucoup ne parlent pas français, alors Patricia a appris l’espagnol pour mieux accompagner ces femmes dont la majorité sont sud-américaines.
Gérard, aumônier depuis quatre ans, coordonne l’équipe d’Aumônerie catholique. Ce diacre, ancien docteur et chercheur en Physico-Chimie est aussi membre de la communauté Mission de France. Il visite les personnes condamnées en attente de rejoindre un centre de détention pour finir leur peine.
Christine a longtemps été « laïc en mission ecclésiale » dans le diocèse d’Evry. Elle vient d’être renouvelée pour trois ans comme aumônier à Fleury. Cela fait six ans qu’elle y est, et pourra y rester 12 ans maximum selon son ordre de mission. Elle fait partie des rares aumôniers femmes à visiter les prévenus hommes en attente de jugement et anime le groupe de partage de la Bible le samedi.
Benoît, franciscain, est aumônier depuis seize ans, dont dix au sein de la MAH, Maison d’arrêt des hommes de Fleury-Mérogis. Deux fois par semaine, il accompagne les personnes jugées en comparution immédiate pour des peines courtes, entre un et seize mois.
A voir en replay.
2 septembre 2024