Message de Monseigneur Michel Pansard
Noël n’est pas un anniversaire jalonnant les années qui passent.
Chaque Noël est la fête d’un commencement, un nouveau commencement qui nous branche sur le rêve fou de Dieu, son projet de vie, d’alliance et d’amour avec les hommes et dans lequel il veut nous entrainer, nous donnant de devenir ce que nous sommes enfant de Dieu [1].
Aujourd’hui, en la fête de la nativité du Seigneur, le ciel et la terre se touche.
Dieu en sa Parole éternelle et engagée, se fait chair, habite parmi nous. Il fait tout le chemin pour nous rejoindre.
C’est donc que pour Lui cela vaut le coup de s’engager et de prendre soin de nous, « les hommes qu’Il aime », au point de se faire fragile et vulnérable. Il croit que les failles et les blessures de nos histoires n’ont pas totalement effacé en nous ce qui est beau et qui lui ressemble.
Le Fils unique, la Parole éternelle se fait ce que nous sommes pour que nous devenions avec Lui ce qu’il est, enfant de Dieu.
Il vient ! Fragile comme un enfant, il nous tend les bras pour que nous croisions son regard, son sourire, pour que nous le portions dans nos bras comme Marie sa mère et Joseph. Lui qui porte le péché du monde, il n’a pas peur de se laisser porter par nous pour que nous le donnions à notre tour.
Avez-vous remarqué comment la présence d’un nouveau-né, d’un bébé attire le regard, appelle nos sourires, nous rend doux et humble.
Cette fête de la venue de Dieu en notre chair comme un enfant réveille en nous des rêves d’entente et de paix, de tendresse, de justice et d’amour aussi bien dans nos familles, nos cités, que dans notre monde. Ceux qui le soir de Noël sont seuls ou dans le froid de la guerre, le vivent avec un pincement au cœur.
Nous célébrons Noël dans la nuit et les obscurités de notre monde, de notre société, de l’Église et de nos vies non pour vivre une trêve passagère de paillettes et de lumières artificielles mais pour que Emmanuel, « Dieu avec nous » garde ferme notre Espérance qui aime et croit ce qui sera.
Loin de nous endormir, l’Espérance en un à-venir du projet d’alliance de Dieu avec les hommes peut déployer dans nos vies le courage et l’engagement nécessaire pour nous ajuster à ce projet. Le Pape François rappelle souvent aux jeunes et à tous les disciples du Christ de ne pas se laisser voler nos rêves, l’Espérance, celle que nous donne Jésus, Emmanuel, Dieu-avec-nous. « Les rêves sont importants. Ils gardent notre regard large, ils nous aident à embrasser l’horizon, à cultiver l’espérance dans toutes nos actions quotidiennes. Et les rêves des jeunes sont les plus importants de tous. Un jeune qui ne sait pas rêver est un jeune anesthésié ; il ne pourra pas comprendre la vie, la force de la vie. Les rêves te réveillent, t’emmènent plus loin, ce sont les étoiles les plus lumineuses, celles qui indiquent un chemin différent pour l’humanité. »… « les vrais rêves sont les rêves du ‘nous’ »… « avec Dieu, n’aie pas peur : avance. Rêve en grand ! » [2]
Bonne fête de Noël, bon nouveau commencement avec le Seigneur de nos vies et bonne nouvelle année.
Fraternellement
+ Michel Pansard
Évêque d’Évry-Corbeil-Essonnes
[1] cf. Jn 1, 1- 18, le prologue de St Jean, évangile du jour de Noël
[2] Pape François, 11 avril 2018 lors d’un rassemblement de jeunes à Rome.