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Pentecôte : laissons le feu brûler en nous !
Liturgie

Pentecôte : laissons le feu brûler en nous !

’ Envoie ton Esprit, Seigneur, qu’il renouvelle la face de la terre ’’.

Nous voici à la Pentecôte, cinquante jours après Pâques. Qu’ai-je fait pendant ces cinquante jours ? Comment me suis-je préparé à cette grande fête ? A Noël, nous nous préparons pendant le temps de l’Avent. Pour Pâques, nous avons le temps du Carême. Le temps pascal n’est-il pas celui qui peut nous permettre de nous préparer à la Pentecôte ? Parmi toutes les solennités, la Pentecôte représente un point d’orgue, parce qu’en elle réalise ce que Jésus lui-même avait annoncé comme étant le but de sa mission sur la terre. En effet, alors qu’il montait à Jérusalem, il avait déclaré à ses disciples :  « Je suis venu jeter un feu sur la terre et comme je voudrais que déjà il fût allumé ! » (Luc 12, 49).

Ces paroles trouvent leur réalisation cinquante jours après la résurrection, à la Pentecôte, antique fête juive qui, dans l’Eglise, est devenue la fête de l’Esprit-Saint :  « Ils virent apparaître des langues qu’on eût dites de feu ; … Tous furent alors remplis de l’Esprit Saint » (Ac 2, 3-4). Le feu véritable, l’Esprit-Saint, a été apporté sur la terre par le Christ. Il ne l’a pas arraché aux dieux, comme le fit Prométhée, selon le mythe grec, mais il s’est fait le médiateur du « don de Dieu » et il l’a obtenu pour nous, par le plus grand acte d’amour de l’histoire :  sa mort sur la croix.

Pour désigner l’Esprit Saint, dans le récit de Pentecôte, les Actes des Apôtres utilisent l’image du feu. Plus haut, j’évoquais l’opposition entre Jésus et la figure mythologique de Prométhée, qui rappelle un aspect caractéristique de l’homme moderne. S’étant emparé des énergies du cosmos – le feu -, l’être humain semble aujourd’hui s’affirmer comme un dieu et vouloir transformer le monde en excluant, en mettant de côté, ou même en refusant le Créateur de l’univers. L’homme ne veut plus être à l’image et à la ressemblance de Dieu, mais de lui-même. Il se déclare autonome, libre et adulte. Une telle attitude révèle un rapport non authentique et biaisé avec Dieu, conséquence d’une fausse image qu’il s’est faite de Lui, comme l’enfant prodigue de la parabole évangélique qui croit se réaliser lui-même en s’éloignant de la maison de son père.

Entre les mains d’un tel homme, le feu (et ses immenses potentialités) devient dangereux : il peut se retourner contre la vie et contre l’humanité elle-même, comme le démontre l’histoire, hélas. Les tragédies d’Hiroshima et de Nagasaki, en 1945, dans lesquelles l’énergie atomique, utilisée à des fins belliqueuses et destructrices, en sont en triste exemple. Aujourd’hui encore, les guerres qui déchirent notre monde en disent long. On pourrait trouver de nombreux autres exemples, moins graves et pourtant tout aussi symptomatiques dans la réalité de chaque jour.

L’Écriture Sainte nous révèle que l’énergie capable de mettre le monde en mouvement n’est pas une force anonyme, aveugle et destructrice, mais l’action de « l’Esprit de Dieu qui planait sur les eaux » (Gn 1, 2) au début de la Création. Et Jésus Christ a apporté sur la Terre non pas la force vitale qui l’habitait déjà, mais l’Esprit Saint, c’est-à-dire l’amour de Dieu qui « renouvelle la face de la terre » en la purifiant du mal et en la libérant de la domination de la mort (cf. Ps 103/104, 29-30). Ce feu pur, essentiel et personnel, ce feu de l’amour est descendu sur les apôtres, réunis dans la prière avec Marie au Cénacle, pour faire de l’Église le prolongement de l’œuvre rénovatrice du Christ.

Joyeuse fête de la Pentecôte à tous !

Père Lucien Zomahoun

Service diocésain de la pastorale liturgique et sacramentelle

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