Un jalon important du devenir du futur Centre Teilhard de Chardin sur le plateau de Saclay a été franchi le jeudi 8 avril : Mgr Pansard et le Père François Boëdec, Provincial des jésuites d’Europe occidentale francophone, ont bénir le chantier en présence de l’architecte, M. Jean-Marie Duthilleul et de divers acteurs majeurs du projet, dont Mgr Dubost qui en projeta le premier la construction. À cette occasion des textes de l’illustre jésuite français chercheur, paléontologue, théologien et philosophe ont été lus par des étudiants puis placés dans un cylindre qui sera lui-même ultérieurement scellé dans la façade de terre cuite de la chapelle.
C’est un long chemin juché d’embûches, en particulier sur l’acceptation par les pouvoirs publics, le lieu d’implantation de l’édifice et les possibilités de financement du projet qui s’engageait mais, évoquant les « consolations apostoliques » qu’il nous réserva aussi, le Père Sylvain Cariou-Charton, promoteur du projet pour la Compagnie de Jésus, a mis en avant
« le tournant que le projet a pris en s’élargissant du partenariat initial entre le Diocèse d’Evry et la Compagnie de Jésus, vers les Diocèses de Paris, Nanterre et Versailles. Cette collaboration, unique en son genre, est pour moi une très belle figure d’Eglise ! Avec ce que cela peut signifier de solidarité dans le partage des compétences et même des participations financières. Une Eglise en avance sur les défis du temps, collaborative et soucieuse de servir ensemble la Mission du Christ. C’est beau ! »
Mgr Pansard a, quant à lui, dressé les grandes perspectives du Centre :
« Une étape importante a été franchie pour faire du futur Centre Teilhard de Chardin un beau lieu de rencontre, de dialogue, de débat et de recherche avec, et pour, les acteurs du monde scientifique et technique habités par tant de questions, par tant d’aspirations, de quête de sens, de recherche d’éthique ou de l’impact écologique ou de gouvernance des décisions et des responsabilités qu’ils exercent. Car tout est lié. Ce lieu sera aussi un lieu d’intelligence de la foi pour les chrétiens engagés dans cet univers scientifique et technique. Il sera enfin aussi un lieu de rencontre et de prière pour la communauté locale chrétienne des habitants de ce quartier ». (lire l’intervention de Mgr Pansard)
Le Père François Boëdec, de son côté, évoquait les grandes attentes suscitées, particulièrement en raison de la crise traversée, par ce carrefour de rencontres et de célébrations qui ouvrira ses portes dans dix-huit mois :
« En ces temps de crise sanitaire, l’ouverture prochaine d’un lieu comme le Centre Teilhard de Chardin sera une bonne nouvelle pour beaucoup d’étudiants qui auront été privés de ce qui fait la vie étudiante : les occasions de se réunir, de travailler et d’avancer ensemble ; et toutes ces rencontres informelles qui se révèlent essentielles dans un projet de vie, avec un professeur ou avec des amis… Le Centre sera appelé à être un lieu de vie, de croisement, d’échanges, de célébrations. Un lieu de rencontres informelles et fructueuses entre des étudiants, des chercheurs, des enseignants. Un lieu qui éveille à des vocations, qui les aide à trouver du sens dans leurs études et plus largement dans leur vie, un lieu où naissent des initiatives nouvelles ».
En alternance avec ces prises de paroles, trois textes de Pierre Teilhard de Chardin ont été lus par des étudiants et la représentante de la Communauté Chrétienne de CentraleSupélec, Marine Sabatier, présidente de la Communauté Chrétienne de Centrale Supélec, évoquant les grandes attentes de ces étudiants qui ne disposent pas actuellement de locaux d’aumônerie, citait à son tour Teilhard de Chardin :
« Un jour, quand nous aurons maîtrisé les vents, les vagues, les marées, la pesanteur, nous exploiterons l’énergie de l’amour. Alors, pour la seconde fois dans l’histoire du monde, l’homme aura découvert le feu ».
Ces textes furent ensuite insérés dans un beau et lourd cylindre qui devrait supporter l’usure du temps !
Dans un deuxième temps de cette célébration, après avoir écouté un passage de la lettre se St Paul aux Corinthiens :
« Nous sommes les collaborateurs de Dieu, et vous êtes le champ de Dieu, vous êtes la maison que Dieu construit. Comme un bon architecte, avec la grâce que Dieu m’a donnée, j’ai posé les fondations. D’autres poursuivent la construction ; mais que chacun prenne garde à la façon dont il construit. Les fondations, personnes ne peut en poser d’autres que celles qui existent déjà : ces fondations, c’est Jésus Christ ».
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Pour mémoire le projet a pour ambition d’offrir un espace de dialogue entre sciences, technologie et spiritualité pour les étudiants, chercheurs, philosophes et théologiens.
Il contribuera aussi au soutien de la vie spirituelle des étudiants, chercheurs et salariés travaillant sur le plateau et répondra aux attentes pastorales des résidents.
Son implantation dans le quartier du Moulon de Gif sur Yvette, à deux pas de Centralesupélec et de l’ENS de Paris-Saclay, le place au cœur de ce qui est appelé à devenir un pôle de formation, d’innovation et de recherche académique de rayonnement mondial, avec la présence, d’ici 2024, de 100 000 étudiants, enseignants et chercheurs et de 400 000 habitants.
Il incarne un partenariat novateur et la convergence des intuitions et des compétences de cinq acteurs ecclésiaux, quatre diocèses d’Île-de-France (Évry-Corbeil-Essonnes, Paris, Nanterre, Versailles) et la Compagnie de Jésus (Province jésuite d’Europe occidentale francophone) pour un projet clé de l’Église Catholique de France.
Le chantier démarrera début mai et l’ouverture du Centre est prévue pour septembre 2022.
Le coût total du projet s’élève à 8,4 millions d’euros. 1,7 millions d’euros ont déjà été réunis auprès de 1 300 donateurs mais il est encore nécessaire de collecter 800 000 euros de contributions en 2021-2022.