l'Évêque

Paroles de l'Évêque

Message de Pentecôte 2024, pour le service de l’Evangile.

Message de Pentecôte 2024, pour le service de l’Evangile.

Pour le service de l’Évangile, j’embauche des laveurs de pieds !

Vous connaissez l’histoire de ce petit âne dans le récit de la Passion. « Si l’on vous demande « Pourquoi le détachez-vous ? », vous répondrez « le Seigneur en a besoin ». (Mt 21,3)

Le Seigneur en a besoin, nous en avons besoin de ces petits ânes appelés à porter Jésus le Christ !

Pour le service de l’Évangile en Essonne, pour que notre Église qui est en Essonne évangélise en prenant soin, j’embauche ! Notre église diocésaine, nos communautés appellent !

  • Des hommes et des femmes qui veulent partager ce qu’ils ont reçu du Seigneur.
  • Des témoins de la rencontre avec le Christ qui change la vie.
  • Des servantes et serviteurs du Seigneur en ces petits, malades, prisonniers, affamés, étrangers, nus … qui sont ses frères et sœurs.
  • Des animateurs de leurs communautés pour qu’elles vivent et témoignent de l’Évangile dans nos quartiers, villes et villages.

J’embauche aussi des laveurs de pieds (*) comme Jésus au soir de la cène. J’embauche des hommes aux mains compatissantes et aimantes, des apôtres du Ressuscité et des serviteurs de la vie.

Je sais bien qu’il ne suffit pas de publier une petite annonce pour voir surgir des candidats au ministère de diacre ou de prêtre. Il faut aussi un milieu ambiant, une culture de l’appel, c’est à dire une culture de l’écoute et de la réponse à la Bonne Nouvelle qu’est Jésus Christ. Car écouter, ce n’est pas faire semblant, mais librement communier au désir, à la volonté d’un autre. Écouter est le maître mot de tous ceux qui aiment et veulent bien aimer. Et vous êtes nombreux dans le diocèse à avoir revêtu le tablier du service après avoir entendu l’appel du Seigneur !

Dans un monde où nous revendiquons souvent l’autonomie et l’indépendance cela peut surprendre. C’est pourtant une expérience vitale, celles et ceux qui aiment en vérité sont aussi les plus écoutant et les plus liés. Leur vie n’est ni solitaire ni indépendante, heureux sont-ils ! Celles et ceux qui répondent à la vocation du mariage, le savent bien. Ceux qui s’engagent dans des associations au service des plus fragiles, des petits et des pauvres en témoignent.

Travailler à cette culture de l’appel, c’est d’abord pour tous les disciples du Christ comprendre et surtout vivre nos vies d’hommes et de femmes comme une réponse à ce que nous avons compris de ce qu’il attend de nous et oser le dire, se le dire en famille, entre générations dans nos communautés. La culture de l’appel, c’est travailler à faire exister un milieu ambiant nécessaire, celui de la qualité de la réponse de nos personnes et de nos communautés chrétiennes aux questions suivantes :

  • Parce que le Seigneur en a besoin, pensons-nous que l’existence des chrétiens que nous sommes, des 387 adultes et grands adolescents baptisés à Pâques, des 200 confirmés de Pentecôte, des « Frateux » de Jambville qui ont entendu l’appel de Paul à ne pas ralentir leur élan, de ceux et celles qui s’engagent dans le mariage, dans la vie consacrée, de ceux et celles qui revêtent le tablier du service de leurs frères et sœurs est nécessaire pour rendre visible le service de la vie en abondance apportée par le Christ ?
  • Parce que le Seigneur en a besoin, sommes-nous de ces chrétiens qui portons notre part de la mission, de l’avenir de la foi et de l’Évangile dans un monde où écouter et engager sa vie pour les autres ne va pas toujours de soi ?
  • Parce que le Seigneur en a besoin, le ministère de diacre, de prêtre est-il pour nous nécessaire pour la vitalité et la fidélité de notre foi et de nos réponses personnelles et communautaires ?

En ce mois de juin, l’Esprit de Pentecôte sera donné à des lycéens qui seront confirmés, à ceux qui communient au Christ pour que leurs vies soient des vies données, des vies qui aiment. Il sera donné par l’imposition de mes mains à Vincent et Christophe que j’ordonnerai diacres, à Romain que j’ordonnerai prêtre pour notre diocèse. Notre Eglise diocésaine peut s’en réjouir et rendre grâce à Dieu pour les réponses de vies données à l’appel reçu de la part du Seigneur. Comme des vases d’argile, avec leurs forces et leurs fragilités, les diacres et les prêtres nous sont donnés, serviteurs de nos vocations et de nos réponses nourries à la vie donnée du Seigneur.

Laveur de pieds, c’est un beau métier, un beau service du don de Dieu aux hommes, un beau service de la vie des hommes que Dieu aime.  Le Seigneur en a besoin !

Fraternellement

                                                                                   + Michel Pansard
Évêque d’Évry – Corbeil-Essonnes

(*) Je pense à ce dialogue imaginé entre une mère et son enfant par un philosophe et dramaturge Fabrice Hadjadj, homme juif, au nom arabe et chrétien catholique.

La mère: Eh bien mon enfant, te voici tout proche du premier carrefour; il va de falloir penser à un métier, te choisir une orientation, et comme tu es capable il ne suffit que de vouloir: l’école normale la faculté, l’institut X, Y ou Z selon ce que tu peux faire.

Le fils: Je veux faire laveur de pieds.

La mère: Que dis-tu c’est pour rire. Tu n’y penses pas, un garçon doué comme toi, réponds-moi avec sérieux.

Le fils : ce n’est pas pour rire, je veux faire laveurs de pieds.

La mère: ce n’est pas possible, ce n’est pas un métier

Le fils: rien n’est impossible à Dieu maman

La mère: mais ça n’est pas un métier, 

Le fils: C’est un métier de l’éternel.

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