Le Centre Teilhard-de-Chardin a ouvert ses portes le 2 juin. Ce projet ambitieux et innovant a été initié par le diocèse d’Évry-Corbeil-Essonnes qui en a confié les clés aux jésuites, avec le soutien des diocèses de Paris, Nanterre et Versailles. Il sera un lieu de dialogue entre sciences, philosophie et spiritualité.
Situé sur le plateau de Saclay, au cœur de l’un des tout premiers pôles mondiaux de recherche scientifique, la raison d’être du Centre Teilhard de Chardin est d’aider les acteurs du monde scientifique et technique à réfléchir sur le sens de leur profession, sur l’éthique de leur recherche, sur les conséquences écologiques de l’activité humaine ainsi que sur les questions spirituelles liées au développement des sciences et des technologies et à leurs interactions directes dans la vie de nos contemporains. Quatre groupes de réflexion ont déjà été créés, destinés à approfondir des thèmes comme l’intelligence artificielle ou encore l’écologie intégrale.
Le Centre Teilhard de Chardin, du nom d’un jésuite et paléontologue (1881-1955), est aussi un lieu d’Église. Il accueillera notamment les étudiants des aumôneries de grandes écoles du plateau de Saclay les plus proches et proposera des activités pastorales et des temps spirituels, avec des conférences et une messe tous les dimanches soir. Il offrira aussi des formations en partenariat avec les instituts d’enseignement supérieur catholique de Paris (Institut catholique de Paris, Centre Sèvres et Collège des Bernardins).
D’ici peu, quelques-uns des 30 000 étudiants et 20 000 scientifiques qui travaillent dans cette zone de la banlieue sud de Paris prendront leurs habitudes dans les canapés, parloirs et autres salons de lecture du centre. Là, les livres sur les mathématiques, le nucléaire ou l’intelligence artificielle avoisineront la Somme théologique de Thomas d’Aquin et les écrits du théologien Urs von Balthasar. Préférant les espaces ouverts aux couloirs et aux portes, ce centre a été pensé comme « un lieu de mise en relation » par son architecte Jean-Marie Duthilleul qui a rénové le chœur de Notre-Dame de Paris en 2004 : relation avec les autres, avec Dieu et la nature, le bois étant volontairement omniprésent entre ces murs.
Sur les huit millions d’euros de budget de construction, la Compagnie de Jésus a apporté la moitié et les quatre diocèses franciliens partenaires, l’autre moitié : Paris (30 %), Évry (10 %), Versailles (5 %) et Nanterre (5 %), avec le soutien de 2000 donateurs privés. « Heureusement, ces donateurs ont été généreux », a souligné notre évêque, Michel Pansard, lors de l’inauguration. Au-delà de l’accompagnement pastoral des chrétiens qui vivent ou travaillent à proximité, le Centre Teilhard de Chardin souhaite « jeter un pont entre les rivages de la foi et de la science », selon les mots de l’archevêque de Paris Mgr Laurent Ulrich, également présent le 2 juin.
La journée Portes ouvertes du lendemain, le 3 juin, a rassemblé près de 300 personnes venues de toute l’Ile-de-France. Les présentations du centre par son directeur, le jésuite Dominique Degoul, destinées aux visiteurs, ont été entrecoupées par deux conférences. L’une du chercheur Bertrand Thirion, responsable du groupe de réflexion sur l’intelligence artificielle, l’autre du scientifique Bruno Dufay, responsable du groupe de réflexion sur l’écologie intégrale. La journée a aussi été rythmée par des ateliers thématiques animés par les responsables des groupes de réflexions sur la pensée et l’action de Teilhard de Chardin, sur l’écologie intégrale, les sciences en entreprise, l’intelligence artificielle. Une messe de consécration, le dimanche 4 juin à 18h00, présidée par Mgr Laurent Ulrich (archevêque de Paris), Mgr Michel Pansard (évêque d’Evry) et François Boëdec (provincial de la Compagnie de Jésus), a clôturé ces trois journées d’inauguration.