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Visite pastorale dans le secteur de Massy-Verrières
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Visite pastorale dans le secteur de Massy-Verrières

Notre évêque, Michel Pansard, a effectué une visite pastorale dans le secteur de Massy-Verrières du 1er au 4 février 2024. Un marathon de quatre jours au cours desquels l’évêque est allé à le rencontre de tous les acteurs de la vie de l’Eglise et de son œuvre d’évangélisation.

Quel est le sens d’une telle visite ? Selon le directoire pour le ministère des évêques, « l’évêque est tenu par l’obligation de visiter chaque année son diocèse en tout ou en partie, de telle sorte qu’il le visitera en entier au moins une fois tous les cinq ans. La visite pastorale est une des formes, provenant de l’expérience des siècles, par laquelle l’évêque maintient des contacts personnels avec le clergé et les autres membres du peuple de Dieu. »

Une visite pastorale, « c’est aussi l’occasion de raviver les énergies des artisans de l’Évangile, pour les louer, les encourager et les réconforter. L’occasion pour inviter tous les fidèles à un renouveau de leur vie chrétienne et à une action apostolique plus intense. La visite lui permet en outre d’évaluer l’efficacité des structures et des moyens destinés à la vie pastorale, se rendant compte des circonstances et des difficultés du travail de l’évangélisation pour pouvoir mieux déterminer les priorités et les moyens d’une pastorale organique. »

Pendant ces quatre jours, l’évêque a donc sillonné le territoire de Massy-Verrières, rencontrant aussi bien les autorités publiques et les prêtres que les laïcs de toutes générations engagés dans les différentes paroisses du secteur. Les deux discours qui suivent, prononcés par le père Armel N’Doudi, au début et à la fin de cette visite, témoignent explicitement du sens donné à cette démarche.

Discours d’accueil prononcé le 1er février :

Père Évêque,

Permettez-moi avant tout propos, de m’acquitter d’un devoir élémentaire de gratitude pour votre sollicitude pastorale manifestée par cette visite sur notre secteur. Une visite pastorale est un vrai motif de joie pour la communauté de secteur qui expérimente la tendresse paternelle de la part de l’évêque. Mais c’est aussi pour nous, prêtres, diacres et laïcs que vous avez envoyés, une occasion de faire une relecture du chemin déjà parcouru depuis notre arrivée en septembre 2019. Même si chaque année, nous faisons cette relecture, celle-ci revêt un caractère particulier puisqu’elle permet aussi de rendre compte.

A notre arrivée, tous nos prédécesseurs étaient envoyés ailleurs à l’exception du père Jean de Dieu. Nous avons trouvé un secteur qui avait deux pôles avec deux secrétariats différents. Un, au centre saint André à Verrières, et un autre ici à Massy au centre saint Charles ; et deux secrétaires embauchées et rémunérées par le secteur. Ce qui donnait l’impression d’avoir deux secteurs représentés par deux grandes paroisses : Notre Dame de l’Assomption et Sainte Marie Madeleine ; les deux autres étant comme des annexes ; avec toutefois, l’impression que Verrières était le centre du secteur puisque le responsable de secteur y résidait aussi. On se retrouvait ainsi avec quatre paroisses ayant chacune un curé, avec des réalités transversales.

Lors de notre nomination, vous avez voulu que le responsable de secteur réside à Massy, pour accompagner entre autres, les transformations importantes que vit cette partie de notre diocèse. Il a fallu donc déplacer le secrétariat de secteur, de Verrières à Massy. Ce déplacement pose des problèmes réels de communication. Car tout changement invite à des réadaptations pas toujours faciles.

Malgré ce problème réel de fonctionnement, je puis affirmer qu’un chemin important a été parcouru dans la réalité de secteur qui ne se limite pas au plus petit dénominateur commun, mais dans une volonté d’être ensemble au-delà des diversités légitimes. En effet, nos quatre paroisses sont très différentes.

S’il faut les définir, on dira que Notre Dame de l’Assomption est la paroisse des traditions, où on trouve des générations qui se succèdent. Cette situation, malgré des nouveaux venus, garde la paroisse dans son identité. L’avantage est que, il y a toujours des gens disponibles et des familles stables qui se sentent la mission de préserver les acquis, et disponibles à rendre service. L’inconvénient de cette réalité, c’est le manque de renouvellement. Les nouveaux venus, quand ils n’entrent pas dans ce qui est déjà établi, ne se sentent pas accueillis. La diversité est difficile à honorer. Et certaines personnes se sentent propriétaires. Tout changement est mal vu et critiqué. Il est ressenti comme une grande révolution. Dans la même paroisse de Notre Dame se trouve la Chapelle saint Augustin de Grais où vont les gens qui ne sentent pas très à l’aise à Notre Dame ou des personnes qui vont aux deux. L’avantage de cette chapelle, c’est le cadre moins traditionnel.

Sainte Marie-Madeleine peut être considérée comme une paroisse au sens étymologique du terme, des gens qui passent. Situé dans le vieux centre de Massy qui a vu la construction des nouveaux quartiers comme Atlantis et le Grand Ouest, cette paroisse accueille beaucoup d’étudiants et de jeunes familles qui s’installent à Massy pour un moment défini. Il y a à Massy un grand parc immobilier pour étudiants qui viennent pour un temps limité. Les jeunes familles quant à elles, partent plus loin dès que la famille s’agrandit, pour avoir plus grand comme logement. L’avantage de cette situation c’est la jeunesse et le renouvellement. Ce qui constitue une vraie richesse. L’autre avantage est la diversité puisque Atlantis attire beaucoup d’étudiants et de chercheurs venus d’ailleurs.

L’inconvénient de cette situation est la difficulté de construire dans la durée, et la fragilité des équipes. A sainte Marie Madeline, la seule équipe qui tienne, est l’équipe liturgique avec environ 40% de changement en cinq ans. L’équipe animatrice a vu 80% de ses membres déménager. Elle s’est réduite comme une peau de chagrin. Il y a aussi la difficulté d’appeler des nouveaux membres. La réponse est souvent : « Je pars dans 6 mois ». Il est aussi à noter que, ces familles ayant des enfants à bas âge, n’ont pas beaucoup de disponibilité.

Saint Esprit est une paroisse construite par la volonté des habitants qui se sont beaucoup investis, dont certains sont encore là puisque la paroisse a fêté ses 50 ans, l’année dernière. Cette situation a fait que l’association paroissiale avait beaucoup d’importance dans la paroisse, presque équivalente à celle de l’équipe animatrice. Ce qui la mettait dans une situation de crise puisque le rôle de chacun n’était pas clairement défini. A notre arrivée nous avions pu apaiser les choses, mais il y avait encore du feu sous les cendres. L’arrivée d’Antoine a permis un bon équilibre. C’est une paroisse stable avec beaucoup de ressources humaines. Comme à Notre Dame de l’Assomption, il y a une certaine tradition. Ce qui fait que toute nouveauté n’est pas nécessairement une bonne nouvelle. Les habitudes font que les gens sont réfractaires à tout changement. C’est la paroisse où les personnes âgées sont très impliquées surtout avec le MCR.  Nos confrères de la Poterne, les religieux du Sacré cœur, y sont très impliqués.

Saint Paul est une paroisse qui est dans la limite avec les Hauts-de-Seine. Les paroissiens sont souvent à cheval entre les deux. Cette paroisse a souffert de la succession annuelle des prêtres. Ce qui a fait que chacun faisait de son mieux. L’Église s’est presque transformée en un ensemble de petites chapelles. Chacun y allait de sa spiritualité et de sa sensibilité sans former vraiment une communauté. Le nombre de personnes venues d’ailleurs y est très important. Ce qui est une chance et un enrichissement peut devenir un capharnaüm si les gens ne se rencontrent pas. L’unité y est un vrai défi. La diversité ici n’est pas seulement ethnique. Elle est aussi spirituelle et sociale. On constate de demandes importantes de dévotions et piétés. Il faut un vrai discernement pastoral pour y répondre. Il y a aussi beaucoup de précarité dans la paroisse. Des personnes qui ont des problèmes de papiers, en situation de chômage…

Le problème ici est le risque de cloisonnement et la difficulté de faire ensemble dans cette diversité des cultures. La communication au niveau de la langue, mais aussi des codes qui ne sont pas les mêmes n’est pas chose aisée. Entre Tamouls, Camerounais, Bretons et Chinois, il faut trouver de quoi faire se rencontrer.

L’avantage dans cette situation est de voir que nous sommes vraiment l’Église catholique. Et ce qui peut être stimulant, c’est le défi de l’unité. Comment raccorder et accorder des réalités diverses et variées pour glorifier Dieu. L’arrivée du père Adalbert a permis à la communauté de se structurer avec une équipe animatrice qui tient la route.

Dans la vie de secteur plusieurs réalisations transversales existent, comme l’aumônerie, le catéchuménat, la préparation au mariage… Il existe aussi plusieurs propositions de formations pour tout le secteur telles que le parcours sur l’écologie intégrale à Verrières, par Matthias, et Premiers pas dans la Bible à Massy, par Guy de Lachaux, pour ne citer que celles-là. Nous avons aussi un groupe de jeunes du secteur qui se réunit tous les quinze jours. Les messes de secteur sont aussi autant de moments de la vie de secteur, notamment la messe de rentrée, le dimanche de la Parole de Dieu, la fête de la Présentation au temple, le jeudi saint et la journée du pardon.  La préparation de ces moments est faite au niveau du secteur ; ce qui permet aux différents groupes de travailler ensemble (liturgie, sécurité…). Des temps forts aussi sont vécus en secteur, comme le tour des clochers du secteur, le pèlerinage des CM2…

L’œcuménisme et l’interreligieux sont des réalités fortes sur notre secteur. Le dimanche de la Parole de Dieu accorde une place importante à cette réalité avec l’intervention d’un pasteur évangélique lors des ateliers proposés l’après-midi. Nous avons aussi la soirée œcuménique le vendredi de la semaine de l’Unité, ainsi qu’une soirée œcuménique le vendredi de Pâques. Nous avons aussi une matinée « petit déjeuner » entre prêtres, diacres et pasteurs. L’interreligieux est porté par le Collectif Abraham qui regroupe Catholiques, Luthériens, Évangéliques, Musulmans et Juifs. Le Collectif organise chaque année, en lien avec la mairie de Massy un après-midi sur un thème d’actualité. Une autre réalité importante sur le secteur est le scoutisme, surtout avec les SUF et les SGDF.

Au niveau social, nous avons à Massy, beaucoup de personnes en situation de précarité. Des étudiants nombreux dont les dossiers sont bloqués à la préfecture et qui perdent leur droit au logement, sont obligés de déménager pour aller vivre chez un proche. Nous avons La Cimade qui assure l’accompagnement et l’hébergement de migrants. Guy de Lachaux va y dispenser des cours de français. Il y a aussi des situations de violences avec des groupes de jeunes qui se regardent en chiens de faïence. De vrais gangs qui font parfois des victimes. La mairie travaille pour mettre fin à cela en organisant des voyages avec des groupes rivaux.

A Verrières, la démolition prévue de l’immeuble d’Emmaüs implique le déménagement de certaines familles. Il y a des chrétiens qui s’engagent dans la bibliothèque de rue qui aident des enfants à lire et qui créent de liens. D’autres associations dont les chrétiens sont actifs agissent dans la commune.

Voilà, Père évêque, ces quelques lignes pour esquisser la situation du secteur de Massy-Verrières. J’ai survolé ces réalités pour servir d’entrée pour les vraies rencontres que vous allez faire au cours de cette visite que je souhaite agréable et fructueuse pour vous et pour toute la communauté du secteur, sous le regard bienveillant et maternel de la Vierge Marie.

Discours de remerciement prononcé le 4 février en l’église Sainte Marie-Madeleine :

Père Évêque,

Quand vous êtes arrivé sur notre secteur jeudi dernier, nous vous avons fait une présentation panoramique de notre secteur d’un point de vue très subjectif, en ne voulant pas creuser l’un ou l’autre point. Car le but était tout simplement de permettre une mise en bouche pour aiguiser votre appétit. 

Et nous croyons que le but a été atteint vu la pertinence de vos questions aux différents groupes et mouvements que vous avez pu rencontrer. En effet, le risque d’une présentation survolante est de rester dans des concepts et sur la surface pour devenir finalement très aérienne, sans prise palpable sur la réalité. 

Ces journées intenses et riches vous ont permis, nous l’espérons, de toucher du doigt la réalité et de voir et constater les dynamiques, les défis, les richesses, les potentialités mais aussi les faiblesses de notre secteur. 

Cette visite aura été pour nous une vraie école qui nous a permis de porter une attention sur des réalités qui sont devenues des angles morts de notre pratique pastorale, et de développer ou d’encourager des intuitions qui jaillissent parfois de la périphérie. 

Votre visite a aussi aidé à libérer la parole des uns et des autres et de nous inscrire dans une dynamique encore plus synodale. Ce moment qui peut sembler un moment de travail sans répit, il l’est en effet, est aussi un fort moment spirituel et de conversion qui nous a tournés vers l’essentiel. En tout cas, c’est ainsi que je l’ai vécu. Je parle au passé, mais vous allez rencontrer tout à l’heure, les jeunes de notre secteur, pour dialoguer et les encourager dans la foi. 

L’expérience vécue ces quatre jours me donnent une conviction profonde qu’une visite pastorale ne se termine pas le dernier jour de la visite. Il en est plutôt le commencement. Car la VP permet d’initier des processus dont nous saurons apprécier les fruits à la prochaine visite pastorale, dans un monde qui sera surement un tout autre, vu les transformations qui se vivent sur le territoire de notre secteur.

Au nom de l’Équipe pastorale du secteur, du Conseil pastoral du secteur, des équipes animatrices, des mouvements et services, et de toute la communauté de notre secteur pastoral, je vous dis toute notre gratitude pour votre sollicitude pastorale, vos conseils, vos encouragements et vos enseignements. 

Merci d’être venu nous affermir et nous requinquer dans la mission de notre baptême. Votre présence nous a permis d’élargir notre regard et de prendre conscience de la complexité des situations auxquelles nous sommes confrontées et de les aborder dans un esprit d’humilité.

Je remercie toutes personnes qui se sont mobilisées pour rendre ces jours agréables et fluides. Je pense aux familles qui nous ont accueillis chez elles pour le déjeuner. Aux personnes qui ont assuré la logistique, pour les déplacements de l’évêque, la préparation des rencontres ; Mais aussi tous ceux et celles qui ont assuré les préparatifs de toutes sortes (liturgie, ménage, etc.)

Merci à toutes et tous pour votre engagement !

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