l'Évêque

Paroles de l'Évêque

Célébration des confirmations

Célébration des confirmations

Homélie des célébrations de Confirmations
Pentecôte 2021

Il y a quelques jours en visio, j’ai évoqué avec beaucoup d’entre vous ce souffle, plus puissant que celui des tornades, des explosions ou des réacteurs d’avion. Ce souffle qui jamais ne brise ni ne détruit. Ce souffle aussi léger que l’air et comme inexistant, ce souffle dont personne ne parle et qui pourtant est la réalité la plus nécessaire à notre vie et à la vie du monde ! Je veux parler de notre respiration. Nous ne pouvons pas en dire grand-chose, mais, le souffle des enfants endormis fait respirer le monde.
J’ai évoqué cet autre souffle dont nous parlent les textes de ce jour : le souffle de Dieu, l’Esprit Saint.
Comme pour notre respiration, ce qui est premier ce n’est pas d’en parler mais d’en vivre. Le point de départ de la confession de foi en Dieu-Esprit-Saint est l’expérience des croyants qu’évoque le livre des Écritures, expérience faite par les disciples, par l’Église de la première génération puis toutes celles qui ont suivi. Alors même qu’ils étaient exposés à toutes sortes de dangers et de souffrances, ils ont fait l’expérience d’être conduits soutenus, d’être suscités, d’être vivifiés, d’être habités, d’être unis, par la puissance de l’Esprit qui avait arraché Jésus à la mort.

Ils découvraient, comme vous le découvrez, que nos vies sont comme ce que l’apôtre Paul écrit dans la 2e lettre aux Corinthiens : « vous êtes la lettre du Christ… écrite avec l’Esprit de Dieu vivant, non sur des tables de pierre mais sur des tables de chair, sur les cœurs » 2 Co 3,3.
Frères et sœurs, l’Esprit de Dieu vous est donné pour être cette lettre du Christ écrite dans la vie de nos communautés, dans la vie des disciples du Christ que vous êtes !

Dans la vie des disciples, comme dans la vie de Marie, la mère du Seigneur, le travail de l’Esprit est discret. Il se reconnaît à ses fruits. Ils ne sont pas spectaculaires, excentriques ou éphémères.

La présence et l’action de l’Esprit se révèlent en ses fruits discrets aussi impalpables mais aussi vitaux, réels et concrets que ceux que Paul évoque en Ga 5, 22 « voici le fruit de l’Esprit : amour, paix, joie, patience, bonté, bienveillance, foi, douceur, maîtrise de soi. » ou encore la belle séquence de ce jour qui prie l’Esprit-Saint, père des pauvres pour qu’il réchauffe ce qui est froid en nous, assouplisse ce qui est raide, redresse ce qui est tordu en nos vies personnelles comme en celle de l’Église.

 C’est du don de l’Esprit et des fruits de l’Esprit en chacun de nous que nos communautés sont invitées à vivre.
Un signe accompagne le don de l’Esprit Saint, une onction d’huile, le Saint-Chrême, comme pour nous rappeler aussi que, pour que l’Église ne soit pas un corps désarticulé mais le corps vivant du Christ ressuscité, il faut que tous les membres dans leur diversité soient articulés les uns aux autres, et reliés à la tête qu’est le Christ.

  • L’huile, nous pouvons nous en servir pour mettre de « l’huile sur le feu » et attiser ainsi les tensions ou divisions présentes entre nous.
  • L’huile, nous pouvons en mettre dans les articulations, les rouages pour que le corps ecclésial soit vivant, dynamique et missionnaire. C’est de cette huile-là, du Saint Esprit, dont nous avons besoin. 

Quand l’Esprit de Dieu envahit quelqu’un, il le fait sortir de la tranquillité de ses murs, il le fait sortir de lui-même comme les apôtres au jour de la Pentecôte. Il dilate le cœur. Et l’amour est toujours ouverture aux autres à l’opposé du péché qui est fermeture sur soi.
Disciples du Christ aujourd’hui, comme autrefois ses apôtres, en ce jour de votre confirmation, le Seigneur compte sur vous, sur vous pour être ses amis, ses témoins.  L’Esprit-Saint, vous est donné pour mieux répondre à ce que le Seigneur attend de nous, pour être ses amis, ses témoins, comme il l’a promis.  Vous allez recevoir une force quand le Saint-Esprit viendra sur vous ; vous serez alors mes témoins jusqu’aux extrémités de la terre » Ac. 1,8
Le Seigneur a besoin de vous, de chacun de vous comme il a eu besoin de ses apôtres Pierre, Jacques, Jean et Thomas et aussi de Marie, de la Samaritaine, de Marie-Madeleine… de nos frères et sœurs chrétiens, de moi, de toi…
Oui, comme l’a dit le Pape François soyez de ceux qui « sont disposés à partager leur vie avec les autres. De la même façon que l’Esprit Saint a transformé le cœur des disciples le jour de Pentecôte ». « Voilà le secret que nous sommes appelés à expérimenter. Dieu attend quelque chose de toi, Dieu veut quelque chose de toi, Dieu t’attend. Dieu vient rompre nos fermetures, il vient ouvrir les portes de nos vies, de nos visions, de nos regards. Dieu vient ouvrir tout ce qui t’enferme. Il t’invite à rêver, il veut te faire voir qu’avec toi le monde peut être différent. C’est ainsi : si tu n’y mets pas le meilleur de toi-même, le monde ne sera pas différent ».
Moi, votre évêque, sur cette terre de l’Essonne, j’ai besoin de vous, pour que vous m’aidiez, pour que vous aidiez notre Église à remplir sa mission. Je n’y arrive pas tout seul, je n’y arrive pas uniquement avec l’aide des prêtres, des diacres et de tous ceux à qui je confie une mission.

Soyez des témoins de la rencontre du Seigneur qui donne du souffle, de la foi qui fait vivre, qui donne de vivre à la suite du Christ en aimant comme il nous a aimés. Une condition est nécessaire : restez greffés, attachés au Christ comme à un ami qui nous entraîne à vivre l’aventure de la fraternité toujours plus large que les limites de nos frontières ou nos langues.

Aujourd’hui, la confirmation, c’est votre Pentecôte. Comme à la Pentecôte, l’Esprit, le feu de Dieu, le don de Dieu est donné à chacun pour être les témoins dont le Seigneur a besoin, dont nous avons besoin.

L’Esprit qui reposait sur Jésus, vous est donné pour vous affermir, vous rendre forts, vous confirmer dans votre volonté d’être des disciples-missionnaires, que vous m’avez exprimée en m’écrivant. Il vous est donné pour soutenir votre désir et votre volonté d’être témoins en aimant en vérité, en vivant votre vie comme une vie donnée. Amen

À la fin de la célébration l’évêque a demandé aux nouveaux confirmés de constituer des équipes synodales.

Vous venez d’être confirmés pour être les témoins dont le Seigneur a besoin. Pour ne pas attendre deux ans avant de s’y mettre, pour être acteurs vivants et missionnaires de notre Église diocésaine, j’ai une mission très concrète à vous confier.
Vous savez sans doute que j’ai lancé un synode pour le diocèse en invitant les catholiques du diocèse à se réunir par petites équipes de réflexion et de prière afin de discerner des propositions concrètes pour améliorer, consolider, ouvrir des pistes nouvelles pour que nos communautés et notre église diocésaine évangélisent en prenant soin.     
Je vous invite à constituer, seuls ou avec une autre personne, des équipes synodales de 4 à 6 personnes, en invitant des personnes que vous connaissez, en particulier de votre génération.  Vous serez aidés par le carnet de route qui vous sera remis et vous ferez des des propositions portées par la démarche qui fait que vous êtes là aujourd’hui, marqués pour beaucoup par une redécouverte de l’Évangile.
Vous arriverez à faire 4 réunions, 3 ou 2 l’important est de participer.

+ Michel Pansard
Évêque d’Évry-Corbeil-Essonnes

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