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Confirmations des adultes

Confirmations des adultes

Homélies de Monseigneur Michel Pansard
Samedi 24 mai 2023 – Cathédrale de la Résurrection

Après 1° lecture du livre de la Genèse

Au moment où le livre de la Genèse est écrit, les différents peuples qui constituent l’humanité sont dispersés sur toute la terre avec leur diversité de langage. Ce récit, comme un panneau indicateur, nous indique une illusion, une impasse : celle de l’uniformité. Si nous parlions tous la même langue, si nous avions tous la même culture, la même sensibilité, les mêmes idées… cela serait plus facile. C’est une illusion et dans l’histoire cela a pris la figure de totalitarismes.

Bien sûr avoir une langue commune dans un pays, facilite les choses, le français pour nous. Mais nous faisons aussi l’expérience que même en parlant la même langue nous ne nous comprenons pas toujours. Que de difficultés de communication rencontrées à tous les niveaux …

À la Pentecôte, et à cette Pentecôte qu’est votre confirmation, l’Esprit Saint fait parler et chacun entend dans sa propre langue. L’Esprit c’est-à- dire le souffle, le dynamisme même de Dieu, nous est donné pour sortir de nos isolements, nos replis sur nous-mêmes, nos communautarismes, pour développer des capacités de rencontre, de fraternité, de sortie de soi, de partage de ce que nous portons et d’accueil de ce que les autres portent.

En remplissant vos cœurs de l’amour de Dieu, l’Esprit de Dieu nous entraîne à vivre le commandement nouveau où il s’agit nous aimer de l’amour dont le Christ nous aime, nous invitant à prier Dieu en lui disant Père, « nul ne peut dire ABBA Père si ce n’est par l’Esprit », nous invitant à devenir frères et sœurs les uns des autres.

Car dans la grande famille de l’Église, l’autre est mon frère ou ma sœur, non pas parce que je l’ai choisi, non pas parce il ou elle a les mêmes idées que moi ou qu’il ou elle a une bonne tête, mais parce que ce que le Christ a fait pour lui, pour elle, il l’a fait aussi pour moi.

Alors frères et sœurs, pour le vivre, attachez-vous au Christ ! C’est Lui qui vous choisit pour être les témoins dont il a besoin, pour que vous portiez du fruit et que votre fruit demeure !

Les fruits qui demeurent ne sont pas la force, le pouvoir, la violence, l’injustice, la consommation, l’exploitation des autres ou de la planète.

Gardons plutôt en mémoire quels sont les fruits de l’Esprit, tels que les décrit saint Paul dans l’épître aux Galates : « amour, joie, paix, patience, bonté, bienveillance, fidélité, douceur et maîtrise de soi » (Ga 5, 22-23).

C’est ce don de l’Esprit qui fait notre communion. Aucun d’entre nous n’est tout. Chacun est un membre nécessaire du corps tout entier. Chacun de nous reçoit sa part de l’Esprit pour le bien du corps entier.

J’aime cette prière du Bienheureux Marcel Callo, mort à 24 ans dans un camp de concentration, que vous trouverez sur les signets qui vous ont été remis en souvenir de votre confirmation. « Aide-moi, Seigneur, à découvrir de mieux en mieux, jour après jour, la place que Tu aimerais me voir jouer, dans le peuple de tes disciples, pour le bonheur de tous ! ».

Amen

Après la lecture de Paul

Je retiens de ce passage de l’apôtre Paul une invitation à coopérer avec l’Esprit  de Dieu et pour ne pas s’essouffler en voulant souffler à la place de l’Esprit !

Nous avons à apprendre à discerner personnellement et en Église « les traces de son passage, à flairer sa présence dans des vies apparemment éloignées du Christ mais en réalité travaillées par lui. »

Car l’Esprit de Pentecôte nous est donné pour être les témoins dont le Seigneur a besoin « Vous recevrez une force celle de l’Esprit-Saint et vous serez mes témoins de Jérusalem … jusqu’au extrémités de la terre » Ac 1, 8. Et les extrémités de la terre cela passe par l’Essonne.

Témoins non comme des conquérants mais avec humilié, douceur et respect.  Car en chaque homme et chaque femme que nous rencontrons « nous avons à respecter le Christ, qui a donné sa vie pour tous et ne veut en perdre aucun ».

Coopérer avec l’Esprit, c’est écouter l’Esprit, suivre les conseils intérieurs qu’il donne à nos cœurs. Mieux que nous, l’Esprit connaît le projet d’alliance de Dieu. Comme un bon avocat, il intercède pour nous, en plaidant en nous la cause de Jésus, en nous rappelant ce qu’il nous a dit. C’est en particulier ce qui se passe dans la prière.

Le dynamisme de l’Esprit vous est donné pour être les témoins dont le Seigneur a besoin, non pas en vous transformant en harangueurs de foules mais en faisant de vous des hommes et des femmes qui vivent de la parole engagée de Dieu qu’est Jésus le Christ.

Après Évangile de Jésus Christ selon saint Jean (7, 37-39)

Avons-nous besoin du Christ pour vivre ? Avons-nous besoin de Dieu pour être heureux ? Avons-nous besoin de la foi pour que votre existence s’épanouisse, pour être des vivants ?

En lisant vos lettres, pour beaucoup, pendant longtemps, la réponse a été « non » à ces questions.

Mais si vous m’avez écrit pour demander le sacrement de la confirmation c’est que, maintenant, vous répondez « oui ». Vous expérimentez ce que le Pape François a écrit dans La joie de l’Évangile : « Avoir connu Jésus n’est pas la même chose que de ne pas le connaître, que marcher avec lui n’est pas la même chose que marcher à tâtons, que pouvoir l’écouter ou ignorer sa Parole n’est pas la même chose, que pouvoir le contempler, l’adorer, se reposer en lui, ou ne pas pouvoir le faire n’est pas la même chose. Essayer de construire le monde avec son Évangile n’est pas la même chose que de le faire seulement par sa propre raison. Nous savons bien qu’avec lui la vie devient beaucoup plus pleine et qu’avec lui, il est plus facile de trouver un sens à tout. C’est pourquoi nous évangélisons. Le véritable missionnaire, qui ne cesse jamais d’être disciple, sait que Jésus marche avec lui, parle avec lui, respire avec lui, travaille avec lui. Il ressent Jésus vivant avec lui… une personne qui n’est pas convaincue, enthousiaste, sûre, amoureuse, ne convainc personne. » 

Avec votre liberté, votre volonté, votre intelligence, votre cœur, vous qui croyez en lui, « la source d’eau vive que vous avez reconnue dans le Christ, vous pouvez en être le relais, le signe, la présence, au milieu du monde. Confirmés dans le Christ, marqués par l’onction du Christ, vous devenez à votre tour Christ vivant en ce monde ». 

En puisant sans cesse à la source qu’est le Christ, soyez, les témoins dont le Seigneur a besoin, dont moi votre évêque avec notre église diocésaine j’ai besoin. Est-ce que je peux compter sur vous ?

Amen

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