Nous passons régulièrement des visites de contrôle de santé, nous sommes invités à une révision annuelle de nos véhicules ou à une mise à jour de nos logiciels… Pour être à jour sur notre route personnelle et ensemble à la suite du Christ, le carême nous invite à prendre soin de nous en prenant un temps de réajustement sur l’Évangile qu’est Jésus le Seigneur de nos vies.
Ce réajustement consiste à retrouver les bons réglages de nos vies de disciples du Christ qui ont pu se distendre :
- Retrouver le temps de l’écoute du Seigneur dans le secret de sa chambre ou en petits groupes fraternels pour méditer ensemble l’Évangile et nous recharger de son amour et lui parler comme à un ami. (la prière)
- Retrouver de la sobriété dans la consommation des biens, des images et les mots pour mieux goûter des moments de présence, de rencontre et de fraternité (le jeûne)
- Retrouver le sens du partage en donnant de ce qui nous appartient pour ceux qui connaissent la pauvreté matérielle et relationnelle. C’est la mise en œuvre concrète de l’amour que nous avons reçu et qui nous fait vivre. (le partage)
Suivre le Christ et être ses témoins dans le monde de ce temps comme s’y engagent le 125 adultes et la centaine d’adolescents qui recevront les sacrements de l’initiation à la vie chrétienne n’est pas une petite balade tranquille. Le carême est une marche de 46 jours, image du pèlerinage de nos vies :
- c’est une longue randonnée en montagne avec des sommets et des ravins. Un entraînement, une volonté, du courage, des chaussures de marche, des vivres, des haltes et des moyens sont nécessaires pour tenir bon et mener la couse jusqu’au bout ;
- c’est aussi un combat contre les tentations du repli sur nous-mêmes, des lamentations, du pessimisme, des récriminations, de la tristesse, du stress, du tout tout de suite et de tous les éteignoirs de vies ;
- c’est aussi trouver le bon rythme pour tenir bon. Ce rythme nous le trouvons en emboîtant le pas de l’engagement de Dieu que nous contemplons en Jésus. Tout donné aux autres et à son Père, les journées bien remplies de rencontres à faire le bien, Il sait s’émerveiller et rendre grâce de ce que les petits découvrent avec joie et bonheur. Les scènes de la vie quotidienne qu’il observe, deviennent des paraboles de la proximité de Dieu. À l’écart pour prier, il puise dans le désir du Père la source de son agir.
Croyez en l’Évangile et convertissez-vous !
- Et si nous commencions ce carême en ravivant le don que nous avons reçu, en retrouvant la parole, le geste de Jésus qui nous a touché et mis en route, le dynamisme qu’il a suscité en nous.
- Dans un deuxième temps nous pourrons mesurer ce qui s’est affadi, ce qui a freiné et détourné notre ardeur première, éteint la joie de l’Évangile.
- Pour nous laisser à nouveau entraîner et transfigurer par Lui en expérimentant la force de transformation et de rassemblement qu’opèrent encore la parole et la vie données de Jésus.
Bonne randonnée de carême !
Votre frère et évêque Michel qui marche avec vous et prie pour vous.
+ Michel Pansard
Évêque d’Évry-Corbeil-Essonnes