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Hommage rendu aux victimes de la Basilique Notre-Dame de Nice

Hommage rendu aux victimes de la Basilique Notre-Dame de Nice

À la Cathédrale d’Évry, dimanche 1er novembre, à 11h avant la messe de la Toussaint, lors de l’hommage rendu aux victimes de la Basilique Notre-Dame de Nice, Mgr Pansard a déclaré :

Frères et sœurs en humanité,
Frères et sœurs disciples du Christ,

Après la décapitation horrible d’un professeur, Samuel Paty, jeudi dernier dans la Basilique Notre-Dame de Nice, Simone Barreto Sylva, aide-soignante de 44 ans, mère de 3 enfants, Vincent Loques, 55 ans, sacristain père de famille, Nadine Devilliers, femme mariée de 60 ans, ont été tués. D’autres personnes ont été blessées.

Nous sommes réunis ce matin pour penser à toutes ces victimes et prier pour elles.  Nous voulons exprimer notre sympathie à leurs proches qui viennent de perdre une mère, un époux, une épouse, des amis.

Dans notre pays, nous avons la liberté de croire ou de ne pas croire, nous pouvons vivre librement notre foi. Ces personnes ont été lâchement assassinées tout simplement parce qu’elles étaient là, homme, femmes de foi, pour prier le Seigneur de leur vie ou faire leur travail de sacristain. Cela n’est pas sans nous rappeler le martyre du Père Jacques Hamel.

Oui la communauté des catholiques est profondément blessée.

Monsieur le préfet, Monsieur le député, Monsieur le président du Conseil Départemental…, et vous aussi Messieurs les représentants des communautés religieuses

  • La communauté copte égyptienne de Draveil,
  • La communauté juive,
  • Les communautés musulmanes d’Évry et de Massy,
  • La communauté bouddhiste de la Pagode d’Évry,
  • …,

je tiens, à vous remercier pour votre présence ce matin à cet hommage auprès de la communauté catholique. Je remercie aussi tous ceux qui depuis quelques jours nous adressent des témoignages de sympathie. Je sais aussi, que bien des chrétiens ont reçu des signes de solidarité et de fraternité dans l’épreuve de la part de leurs voisins ou collègues de travail. Oui Merci car cela fait du bien.

Mais, ce n’est pas seulement la communauté catholique qui est touchée, c’est aussi la communauté nationale et la communauté humaine qui sont blessées par ces actes de lâcheté et d’inhumanité.

Ces actes terroristes ne sont pas que des actes individuels, ils sont portés par des idéologies, par des intérêts politiques sous couvert de religion. Ne nous laissons pas entraîner là où certains veulent nous conduire : dans la peur, l’angoisse, la division, la violence. Car nous pouvons être tentés de répondre à la haine par la haine, à la violence par la violence.

L’Apôtre Paul dans la lettre aux Éphésiens lue mercredi, invitait à tenir bon : « Oui, tenez bon, ayant autour des reins le ceinturon de la vérité, portant la cuirasse de la justice, les pieds chaussés de l’ardeur à annoncer l’Évangile de la paix, et ne quittant jamais le bouclier de la foi qui vous permettra d’éteindre toutes les flèches enflammées du Mauvais. »

Après le temps de l’émotion, de l’hommage, de la réaction et des incantations, vient le temps de l’action pour chacun de nous, pour tous les hommes et femmes de bonne volonté. Quand la violence, la haine, le mal sont à l’œuvre, il nous faut tenir bon ensemble dans le combat pour la fraternité. J’appelle à une action tenace, patiente, durable, cohérente et pédagogique, sans naïveté, en particulier dans tous nos lieux d’éducation : écoles, associations sportives, culturelles, traditions religieuses et philosophiques… et bien sûr dans ce premier lieu d’éducation que sont nos familles :

Comment éduquons-nous nos plus jeunes à la reconnaissance, au respect de la vie, de la liberté d’expression de celui qui ne me ressemble pas, qui ne pense pas comme moi, qui ne prie pas comme moi ?

Que mettons-nous en œuvre au quotidien contre les pseudo-vérités, les informations fallacieuses (fake-news), les propos insultants ou dégradants, la violence sur des réseaux sociaux ?

Enfin, là où nous sommes, ne laissons jamais prise, en aucune manière, dans nos communautés, dans nos familles, dans la cité à ce qui pourrait excuser ou minimiser de tels actes, car assassiner au nom de Dieu est le vrai, le seul blasphème !

Oui, plus que jamais nous avons à prendre soin de la liberté, de l’égalité et de la fraternité, nous avons à prendre soin les uns des autres.

Je vous invite à vous lever et vous propose de prendre une minute de silence.

Après la minute de silence les chrétiens présents dans la cathédrale ont été invité à dire ensemble la prière qui suit.

Seigneur
Nous te confions notre pays alors qu’il vient de connaître un nouvel événement dramatique à travers l’assassinat de trois personnes dans la basilique Notre-Dame de Nice.
Ton Fils, sur la Croix, a crié le désespoir de notre humanité. Entends notre cri. Il nous entraîne aussi dans sa résurrection. Qu’il nous enracine dans une authentique espérance.
Nous te prions pour les défunts et leur famille. Nous te confions leur douleur.
Nous te prions pour la communauté chrétienne et tous les habitants de la ville de Nice.
Donne tout particulièrement aux catholiques d’être confortés et renouvelés dans leur témoignage évangélique.
En ce jour de la Toussaint, que l’Esprit Saint fasse plus que jamais de nous des artisans de paix, dans la justice et la vérité.
Par l’intercession de Notre Dame, nous te prions.

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