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Paroles de l'Évêque

Lancement du Synode, dimanche 4 octobre, cathédrale de la Résurrection

Lancement du Synode, dimanche 4 octobre, cathédrale de la Résurrection

Qui parmi vous a déjà vu une vigne ? Qui habite ou vient d’un pays où la vigne fait partie du paysage ? En Palestine, en Judée, en Samarie, en Galilée, on trouve régulièrement la vigne sur les coteaux et il n’est donc pas étonnant que cette image soit reprise régulièrement dans les Écritures.
La vigne est une plante résistante mais elle dépend totalement du travail attentif et ingénieux des vignerons et des conditions climatiques pour produire du fruit. Une vigne qui ne produit pas de fruits est absolument inutile car même son bois ne sert à rien sinon à faire du feu.

Depuis trois dimanches, l’image de la vigne revient dans les évangiles. Cette vigne où ceux qui travaillent depuis le début du jour ou seulement depuis une heure, reçoivent le même salaire, une petite pièce d’argent qui permet à celui qui a travaillé de se nourrir et de nourrir sa famille pour une
journée seulement. Cette vigne où le père invite ses deux enfants à venir travailler. Cette vigne dont le Seigneur prend soin et dont il attend une bonne vendange ; mais malgré tout le soin que le Seigneur a mis en œuvre, la première lecture nous a rappelé que les fruits sont mauvais.

Quelle est la vigne du Seigneur ? C’est aussi bien la vigne de la création, que celle de l’alliance que Dieu veut avec les hommes. C’est la vigne de la communion et de la fraternité à vivre entre nous, vigne de la fraternité qui est remise entre nos mains pour produire du fruit et non pour l’accaparer et en devenir propriétaires.

Avec l’image de la vigne dont nous sommes les sarments, nous voici renvoyés à la nécessité de porter des fruits, d’être serviteurs, servantes, d’un projet qui ne vient pas de nous mais auquel nous coopérons. Cela nous concerne tous. Nous n’avons pas reçu l’évangile uniquement pour nous-même, pour notre satisfaction ou simplement pour notre salut personnel. Nous avons reçu l’évangile qu’est le Christ pour que nous portions du fruit tous ensemble, les fruits de la vigne, les fruits de l’alliance de Dieu avec les hommes que Dieu aime.

Aussi frères et sœurs bien aimés de Dieu, en ce jour de la fête de saint François d’Assise, artisan de la fraternité universelle et de la louange de Dieu pour la création, je vous invite, et ce message est aussi entendu ce matin comme hier soir dans toutes les églises du diocèse, à marcher ensemble en participant au quatrième synode du diocèse d’Évry Corbeil-Essonnes parce que le Seigneur nous invite à travailler à sa vigne, à en prendre soin.

Qu’est-ce qu’un synode ?
Un synode fait cheminer ses membres pour franchir ensemble le même
seuil, les fait se réunir pour tracer, en fidélité à l’évangile et à la foi des apôtres, des pistes en réponse aux défis nouveaux qui sont aussi des chances pour l’Évangile. Le thème de ce synode, vous l’avez
sous les yeux, « Église de Dieu qui est en Essonne, évangélise en prenant soin ! »

Église de Dieu qui est en Essonne, peuple saint de Dieu, regarde les diversités de tes générations, de tes origines, de tes sensibilités, de tes appartenances sociales et ethniques. Elles n’ont cessé de croître avec la population du département. Regarde ce département, ses communautés humaines, ses habitants, ses chances et ses difficultés, ses potentiels et ses fragilités. Prends le temps de faire le point sur la qualité, la vérité de ta vie et de ta mission sur cette terre de l’Essonne, véritable Galilée des nations en ce 21e siècle.

Rappelle-toi ! Ton histoire est riche et vivante. Pense à tous ces lieux de notre département qui portent mémoire de belles figures de chrétiens, bien avant la création du diocèse. Que de chemin parcouru aussi depuis 1966, année de la création du diocèse et des nouveaux diocèses d’Île-de-France. Trois synodes diocésains ont déjà jalonné cette cinquantaine d’années.

Mesurant le chemin parcouru mais aussi les défis nouveaux qui se dressent, Peuple saint de Dieu, reste à l’écoute de ce que l’Esprit du Seigneur dit à notre Église ! Discerne ce qu’il faut poursuivre et consolider. Discerne ce qu’il faut améliorer ou transformer. Discerne ce qu’il faut impulser de neuf
afin de vivre et annoncer l’évangile aujourd’hui.

Évangélise, c’est ta raison d’être. C’est ta mission, celle de chacun de ses membres, les disciples du Christ. Évangélise à la manière de ton Seigneur. Rappelle-toi ces paroles : « si tu veux », « si tu savais
le don de Dieu », « va et vois », « que veux-tu que je fasse pour toi ? », « je te rends grâce, Père », « ce que tu as caché aux sages et aux savants, tu l’as révélé aux tout petits »
.

Oui Peuple de Dieu, ne cesse pas de vouloir partager ce qui est bon et nouveau de la part de Dieu pour les hommes, ce qui te fait vivre. En effet, à l’origine du fait d’être chrétien, il y a la rencontre avec une personne, Jésus le Christ, un événement qui donne à la vie un nouvel horizon et par là, son
orientation décisive. Évangélise en prenant soin tel le bon Samaritain, parce que c’est le chemin que prend le Seigneur, notre Dieu en Jésus Christ, pour te rejoindre, pour nous rejoindre, pour nous sauver, pour nous faire vivre vraiment.

Peuple saint de Dieu, à la suite du Seigneur, choisis le chemin d’une vie donnée à tes frères et à tes sœurs en humanité. Puis ensemble, aidons-nous les uns les autres à emboîter le pas de Dieu dans son engagement pour les hommes qu’il aime. Chemin faisant, ne sépare pas ce qui est lié. La vie des
hommes est complexe, riche, éprouvante. La crise sanitaire que nous traversons nous rappelle notre vulnérabilité, elle nous rappelle aussi la nécessaire solidarité entre générations dans cette maison commune qu’est notre terre.

Dans ce saint peuple de Dieu, l’Esprit du Seigneur parle à chacun. Tous ont une égale dignité, tous, les petits comme les grands, peuvent faire entendre leur voix de baptisé pour le bien, le meilleur de la vie et de la mission de notre Église diocésaine.

Aussi frères et sœurs je vous invite à constituer sans trop tarder des équipes synodales de quatre à huit personnes. Ce n’est pas compliqué ! C’est même simple : il suffit que chacun d’entre vous, peut-être avec un frère ou une sœur dans la foi, prenne l’initiative d’inviter des voisins de quartier, des
relations de travail, d’amitié, de génération ou d’engagement que ce soit dans le quartier des Pyramides, dans les Aunettes ou de l’autre côté de l’autoroute, que ce soit au village, que ce soit dans votre barre d’immeuble. Il ne s’agit pas de penser à rassembler uniquement ceux qui sont des
piliers de notre Église, heureusement qu’il y en a et que vous êtes là ! Mais il s’agit aussi de savoir proposer cette démarche à tous ceux qui, sans être des piliers de notre Église, sont intéressés par l’Évangile. Le dépliant que vous avez reçu donne les premières informations sur notre démarche synodale.

Quand vous aurez pris l’initiative d’inviter et que votre équipe sera constituée, un carnet de route vous sera remis. Il propose une démarche en quatre étapes, en quatre rencontres. Entre octobre 2020 et avril 2021, les équipes synodales, diverses et variées, nous transmettront le fruit de
leur prière, de leur discernement : leurs suggestions et propositions. Cette première partie est essentielle pour le synode.

Ensuite une Assemblée synodale de trois cents membres, membres de droit, membres délégués des différents secteurs ou mouvements, se réunira. Elle aura à proposer des orientations et voter des décrets qui seront les piliers notre vie diocésaine pour les douze ans à venir.

Dans ce but, l’assemblée synodale devra d’abord, avec votre évêque et tous les ouvriers de l’Évangile, se mettre à votre écoute, à l’écoute de ce qui travaille le Corps tout entier de l’Église dans la diversité de ses membres, de ses charismes, ce Corps dont le Christ est la tête et le Seigneur.

Au long de cette belle aventure spirituelle qui s’ouvre devant nous, que Marie, la Mère du Seigneur, Notre-Dame de Bonne Garde, nous apprenne l’écoute de la Parole de Dieu. Qu’elle nous aide à faire ce que le Seigneur nous dira. Qu’elle soutienne de sa prière les pauvres pécheurs que nous sommes, pauvres pécheurs mais bien-aimés de Dieu.

Bon synode, bonne route ensemble

+ Mgr Michel Pansard
Évêque d’Évry-Corbeil-Essonnes

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