Allez dire à ses disciples : « Il est ressuscité d’entre les morts ;
et voici qu’il vous précède en Galilée : là, vous le verrez ! » Mt 28,7
Comment ne pas exprimer notre joie, notre reconnaissance et celle de toute l’Église, à ces 254 baptisés de Pâques, adultes et grands adolescents, que nous recevons comme un cadeau de Dieu, des frères et sœurs que Dieu nous donne. Comme de nouvelles pousses en ce printemps, ils nous rappellent que l’Évangile et la rencontre du Seigneur sont toujours d’actualité dans cette Galilée des nations qu’est notre département.
Leur présence nous réveille, nous re-suscite. Ils nous aident à retrouver la nouveauté de notre baptême, à renouveler notre foi.
Ils mettent leur foi en Dieu parce qu’ils ont expérimenté dans leur vie une présence du Dieu de vie qui s’engage contre ce qui fait mal aux hommes, qui pardonne, qui donne par-delà ce qu’il a déjà donné, qui ouvre un chemin, un avenir dans nos impasses. Dieu fidèle qui n’abandonne pas son alliance et fait tout le chemin pour nous rejoindre et nous réconcilier avec lui et entre-nous. C’est désormais sur Lui, comme sur un roc, qu’ils prennent appui pour conduire leur vie.
Ils ne sont pas arrivés jusqu’à la nuit pascale sans conversion, sans combat, sans choix et donc sans rupture. Ils ont perçu la nécessité de renoncer à des liens qui emprisonnaient et freinaient la vie véritable. Pour naitre à nouveau, il y a bien une mort avec le Christ, une mort à une forme de vie, à des habitudes… pour être susciter à nouveau par Lui. Oui, avec la résurrection du Seigneur, du neuf surgit dans notre vie et pour notre vie !
La longue veillée de la nuit de Pâques a fait retentir à nos oreilles, à travers les écritures, l’engagement de Dieu pour les hommes qu’il aime, nous réchauffant le cœur, comme le feu et nos cierges allumés réchauffaient nos visages.
Le chemin de vie ouvert par la Pâques du Christ nous invite à vivre en emboîtant le pas de l’engagement de Dieu pour le monde, pour vivre, ici et maintenant, de l’amour même dont le Christ nous a aimés, de l’amour même dont nous avons déjà goûté qu’il est à l’œuvre dans nos vies.
- Pour vivre l’aventure, il ne faut pas être seul, mais avec des frères et des sœurs membre d’un même peuple, d’un même corps, l’Église qui écoute son Seigneur en ouvrant le livre des écritures. C’est l’enjeu des petites communautés de foi proches qui soutiennent et prennent soin de la vie des disciples.
- Pour vivre avec le Christ de l’amour même dont il nous a aimés et en témoigner, il ne suffit pas de le vouloir, car nous ne sommes pas si forts que cela. Il faut comme les disciples et apôtres d’hier recevoir et chercher à collaborer au dynamisme même de Dieu – la force de son Esprit (la confirmation) -, pour être, là où nous vivons, les témoins dont le Seigneur et son Église ont besoin.
- Pour vivre par Lui, avec Lui et en Lui nous avons aussi besoin du repas du Seigneur. Ce n’est pas un repas comme les autres, car ce qui nous est réellement partagé et donné en nourriture c’est Jésus donnant sa vie pour nous faire vivre. C’est le pain de la route pour que nous devenions ce que nous avons reçu des vies livrées, des vies qui aiment en se donnant. C’est notre nourriture pour tenir et mettre en pratique le commandement nouveau : « Comme moi, je vous ai aimés, aimez-vous les uns les autres. »
Oui rendons-grâce à Dieu pour ces nouveaux frères et sœurs qui portent maintenant le beau nom de chrétien et dont la présence ravive notre foi.
Je vous assure de ma prière et vous souhaite de bonnes fêtes de Pâques.
Fraternellement.
+ Michel Pansard
Évêque d’Évry-Corbeil-Essonnes.