l'Évêque

Paroles de l'Évêque

Obsèques de Sœur Cécilia Uzodike – Homélie de Mgr Pansard

Obsèques de Sœur Cécilia Uzodike – Homélie de Mgr Pansard

Frères et sœurs bien-aimés de Dieu !

Enfant de Dieu et disciple du Christ, sœur Cécilia s’était engagée dans la vie religieuse. Elle avait fait ce choix pour vivre de l’amour du Christ, le Seigneur de sa vie, au quotidien à l’égard de toute personne rencontrée et en toute circonstance.
Qui peut vivre cette aventure d’une manière parfaite ?
Ce qui importe, même si cela n’est pas encore pleinement manifesté, c’est ce que chacun d’entre nous donne à voir, c’est ce que Sœur Cécilia a donné à voir dans sa vie de cet amour du Christ qui nous a saisis.
Plus attentive aux autres qu’à elle-même. Deux jours avant de mourir, elle portait le souci du service de deux personnes avec qui elle partageait le repas alors qu’elle avait peu d’appétit. Je pense à la préoccupation qu’elle avait des personnes et des rencontres qu’elle devait vivre le jour de son décès alors qu’elle pensait à son absence éventuelle.

Qu’est ce qui fait la beauté, la valeur, le poids d’une vie ?
Ce n’est pas la richesse, la beauté, la puissance ou même la sagesse des « sachants ». Ce n’est pas d’être fort, influent, connu ou célèbre.
Ce qui fait le poids de nos vies c’est ce que seuls les petits, les tout petits savent percevoir et saisir. C’est ce que les petits savent partager parce qu’ils l’ont d’abord gouté.
Ce qui fait le poids ou la gloire d’une vie, c’est d’être capable jour après jour, souvent dans la plus grande discrétion, d’être attentif aux autres, de leur venir en aide très simplement sans éclat, sans chercher à être remarqué.
Ce qui fait la beauté d’une vie c’est la vérité et la qualité des gestes simples et bons, posés envers ces frères et sœurs humains que la vie nous fait rencontrer, ces paroles, ces gestes, ces regards d’amitié, de réconfort, de pardon, de confiance qui changent la vie.
Combien de personnes rencontrées par sœur Cécilia à Évry, à Étampes, à Grigny, à la Maison d’arrêt et dans son service de la vie religieuse du diocèse comme dans bien d’autres lieux… pourraient témoigner de ce que confiait une personne détenue : « quand Cécilia vient me voir j’ai l’impression d’être important, de compter pour elle ». Un peu comme Bernadette Soubirous fait l’expérience que la Dame qui lui est apparue, l’a regardée comme une personne.
Car c’est bien une qualité du regard, une qualité d’écoute et de présence qui donne d’expérimenter ce que nos paroles essayent de dire : Toi aussi tu es aimé de Dieu !
Avec sa propre fragilité et son propre fardeau, Cécilia a témoigné de Celui sur lequel elle tenait. Elle était fondée comme sur le roc et sa vie reposait sur Jésus le Christ: « Venez à moi, vous qui peinez sous le poids du fardeau et moi je vous procurerai le repos. »

Au moment où nous sommes habités par la tristesse de la mort de Sœur Cécilia, ne laissons pas le poids de la mort étendre son emprise sur nous.
Dans bien des situations où ils pouvaient baisser les bras, se décourager, être écrasés, les disciples de Jésus ont expérimenté d’être soutenus par ce même Esprit qui a ressuscité Jésus d’entre les morts.
Aujourd’hui, dans la Foi au Christ ressuscité, demandons pour nous-mêmes ce souffle de vie, cet élan, cet Esprit pour que poursuivre le service de la proximité, de la rencontre, de la mission, vécu par Sœur Cécilia.
Rendons grâce à Dieu ! Non pas pour la mort de Cécilia. Mais rendons à Dieu ce que nous avons reçu, perçu de Lui et de son amour dans la vie donnée aux autres de Sœur Cecilia. Notre petite sœur Cécilia était une grande Dame.

Prions aussi pour qu’aujourd’hui encore dans nos villes et nos quartiers des hommes et des femmes, des jeunes hommes et des jeunes femmes se laissent saisir par le Christ et par amour de Lui, deviennent serviteurs et servantes de ceux que le Seigneur aime…
Pour Cécilia le pèlerinage du service est terminé. Puisse-t-elle goûter pleinement ce que nous avons entendu dans la lettre de Jean : « nous le savons quand cela sera manifesté, nous lui serons semblables car nous le verrons tel qu’il est. »
Un autre disciple du Christ, l’apôtre  Paul le formulait dans la lettre aux Philippiens : 
« Nous sommes citoyens des cieux, c’est à ce titre que nous attendons comme sauveur le Seigneur Jésus-Christ, lui qui transformera nos pauvres corps à l’image de son corps glorieux », (3, 20-21)
« Ainsi, mes frères bien-aimés que je désire tant revoir, vous, ma joie et ma récompense, tenez bon dans le Seigneur, mes bien-aimés ». (4, 1)                   

Amen

Télécharger l’homélie de Mgr Pansard

Actualités du Diocèse

La Newsletter