La guerre en Israël et en Palestine, là où le Christ est né, a vécu, est mort et ressuscité, touche particulièrement les chrétiens que nous sommes. Ici et là-bas.
Les attentats terroristes du 7 octobre dernier, visant une population civile, avec tant de morts, de blessés, et de prises d’otages nous ont tous horrifiés. On comprend le droit d’Israël à se défendre et à assurer sa sécurité. Mais, comme l’a rappelé le pape François à plusieurs reprises, cela ne peut être sans limite. Le droit de neutraliser les responsables de ces crimes n’entraîne pas celui d’écraser une population civile.
Ces évènements terribles qui se déroulent en ce moment prennent place dans un contexte plus large. Le peuple palestinien n’a pas d’État ; il n’a pas d’avenir ; il n’est pas reconnu dans sa dignité. Et nombreux sont ceux qui en portent la responsabilité, à commencer par certains gouvernements occidentaux ou arabes, prêts à s’entendre avec Israël en oubliant la cause palestinienne. Des deux côtés, les plus radicaux ont pris le pouvoir, les islamistes et les colons fondamentalistes juifs, sans aucun égard pour les souffrances de la population.
Tous, nous nous sentons impuissants devant le déchaînement des forces du mal. Jésus s’est trouvé à plusieurs reprises dans ce genre de situations. La prière, seule ; le cri vers le Père jusqu’à l’inaudible. La compassion muette. Mais le Christ nous invite aussi à l’espérance. Le chrétien, depuis son baptême et sa confirmation, est chargé d’une mission prophétique. Le prophète voit ce que le monde ne voit pas. Il chemine « comme s’il voyait l’Invisible ».
Nous le croyons : l’histoire n’appartient pas aux ténèbres. Il faudra que se lèvent sur cette Terre Sainte, chez les juifs, les chrétiens et les musulmans, des prophètes capables de dire que d’autres solutions existent. Que la paix ne peut se construire sur l’injustice, qu’il faut se faire rencontrer l’amour et la vérité. Nous ne le verrons peut-être pas, mais les larmes et le sang laisseront la place à la main tendue, à la reconnaissance de l’autre, de son visage, de son désir de paix. Ce jour viendra. Il nous revient de le préparer, avec d’autres.
En attendant la cessation des hostilités, les chrétiens de Terre Sainte ont besoin de nous, de notre prière et d’un soutien concret. Comme chaque année, une quête aura lieu à leur intention lors des offices du Vendredi Saint. Eglise de la Passion, Eglise du chemin de croix… Cette Eglise souffrante et blessée compte sur votre générosité.