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Une formation liturgique pour tous à la cathédrale
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Une formation liturgique pour tous à la cathédrale

Pour les acteurs liturgiques et pour tout le peuple de Dieu !

Le service diocésain de la pastorale liturgique et sacramentelle propose une master class liturgique destinée à tous les catholiques qui souhaitent approfondir le sens de la messe du dimanche et voir comment mieux célébrer l’eucharistie et mieux en vivre. Ouvert à tous, cet atelier est particulièrement conseillé aux acteurs et actrices de la liturgie dominicale : membres des équipes liturgiques, fleuristes, lecteurs, choristes, chantres, ministres de la communion et autres services.

« Comment mieux vivre l’eucharistie dans sa vie quotidienne et comment mieux la célébrer ? » « Eucharistier » sa vie, pour une eucharistie vécue et célébrée. L’eucharistie (que les premiers chrétiens nommaient « fraction du pain ») n’est pas un acte de piété individuelle, mais nous fait entrer dans une expérience communautaire partagée. L’Église célèbre l’eucharistie, l’eucharistie fait l’Église.

Rencontre animée par Laurent Grzybowski, liturge et auteur-compositeur de chants liturgiques. Responsable de la communication pour notre diocèse, il est aussi membre de l’équipe diocésaine chargée de la liturgie (SDPL).

Samedi 25 mai, de 14h00 à 18h00, à la cathédrale d’Evry, salle Mgr Herbulot.

Inscription obligatoire : com91@eveche-evry.com

Des messes pour tous ?

« Jeunes et vieux se réjouiront ensemble, les jeunes filles danseront de joie !… » Connaissez- vous ce merveilleux cantique inspiré de l’Ancien Testament ? Il dit la promesse d’un Dieu qui veut rassembler son peuple et lui donner le goût de vivre ensemble. Un appel auquel nous tentons de répondre chaque dimanche, lorsque nous nous réunissons autour de la table du Seigneur, pour célébrer le Christ mort et ressuscité. Eglise (Ecclésia en grec) ne signifie-t-il pas « assemblée », « rassemblement » ?

Mais peut-on parler d’assemblée, justement, lorsque dans certaines paroisses les plus jeunes sont poussés vers la sortie, fermement invités à rejoindre la garderie, quel que soit leur désir ou celui de leurs parents de participer à la prière commune ? Peut-on parler de communauté, lorsque certaines équipes liturgiques ne sont constituées que de personnes du troisième âge, certes très dévouées mais ne représentant pas la diversité paroissiale ? Peut-on parler de communion lorsque la plupart des jeunes d’une aumônerie ou d’un mouvement, prêts à participer au Frat ou aux JMJ, sont cruellement absents de nos rendez-vous dominicaux ? Et que dire de ces jeunes parents qui n’osent plus mettre les pieds à l’église de peur qu’on reproche à leur progéniture de troubler la tranquillité du lieu ? Non, il n’est pas facile de vivre (et de prier !) ensemble.

Certes, les attentes et les besoins spirituels des uns et des autres sont variés. Et il est important que chacun, dans une célébration, puisse y trouver son compte. L’Eglise doit rester attentive à proposer à tout baptisé un cheminement adapté aux besoins humains et spirituels de l’étape qu’il traverse. Et d’ailleurs, il existe des lieux et des moments pour cela : mouvements de spiritualité, écoles de la foi, temps forts, pèlerinages… Pour être incarnée (c’est-à-dire vraiment chrétienne), la messe dominicale doit, elle aussi, rejoindre ceux et celles qui sont là, rassemblés dans une église donnée, à un moment donné. « Hic et nunc », ici et maintenant. Heureusement, on ne célèbre pas de la même manière en la cathédrale Notre-Dame de Paris que dans une petite église en préfabriquée de banlieue…

Mais attention. La messe n’est pas une juxtaposition de prières personnelles ou de piétés individuelles. Elle nous fait passer du « je » au « nous ». Très concrètement, comme dans un repas familial (puisqu’il s’agit bien d’un repas), cela demande que nous soyons attentifs les uns aux autres et que les relations avec le petit frère, la vieille tante ou le brave monsieur du cinquième rang soient également placés sous le signe du respect réciproque. Soyons-en convaincus : au-delà des clichés et des idées toutes faites (« les jeunes sont vraiment trop bruyants », « les vieux ne sont que d’affreux rabat-joie »), il est possible, et même souhaitable, de nous asseoir à la même table. La question épineuse des différences de générations n’est souvent qu’un symptôme qui masque d’autres problèmes. Ce n’est pas l’âge des participants qui compte, mais la vérité et la profondeur de leur démarche.

Car, lorsqu’ils affirment, par exemple, qu’ils s’ennuient à la messe, les jeunes ne font pas qu’exprimer une opinion. Ils disent tout haut ce que tout le monde (ou presque) pense tout bas. Ils nous mettent en face de nos propres manques. Leur revendication pour des messes plus vivantes n’a rien de catégoriel. Elle nous oblige à réfléchir sur le sens de notre engagement liturgique et sur la qualité de nos rassemblements. Contrairement à ce qui se pratique souvent pour résoudre la question de la diversité au sein de nos assemblées, je ne pense pas qu’il faille absolument mettre en place des célébrations spéciales (ou alors de manière très transitoire) à l’intention des jeunes, des enfants, des adolescents ou des étudiants. Avec ce type de solution, le risque est grand de morceler nos communautés. Qui dit « messe de jeunes » dit, par voie de conséquence, « messe de vieux ».

Que faire pour réunir « jeunes et vieux » autour de l’autel ? Tout d’abord, revivifier nos pratiques de l’intérieur, en leur redonnant du sens et en étant exigeant sur les moyens mis en œuvre. Avec cette conviction : une belle célébration, à la fois festive, profonde et conviviale, touchera le cœur de tous les fidèles, quels que soient leurs âges ou leurs sensibilités. Il nous faut retrouver ce plaisir de chanter et de prier ensemble. Dans une société très compartimentée, l’église est sans doute l’un des derniers lieux où une rencontre joyeuse et paisible entre générations est possible. Depuis vingt ans que j’ai choisi de mettre mes compétences liturgiques au service d’assemblées très diverses, je constate partout, quel que soit l’âge des participants, la même envie de chants vivants et joyeux, le même besoin de poser des gestes vrais et signifiants, le même désir d’une rencontre fraternelle.

Il nous faut aussi retrouver le goût du silence. Nos célébrations sont souvent trop bavardes. En animant des célébrations pour enfants, combien de fois ai-je eu le sentiment d’assister à une séance de catéchèse bis. Les rites et les symboles ne sont pas faits pour être expliqués, commentés, décortiqués, mais pour être vécus, tout simplement. Quel soin apportons-nous à la mise en œuvre de tous ces gestes symboliques qui constituent nos célébrations ? Laissons parler les signes. Au lieu de commenter un geste, cherchons plutôt à le rendre plus beau, plus visible, plus signifiant. Si elle est réussie, cette mise en scène parlera au plus grand nombre.

Une célébration liturgique doit aussi comprendre des moments d’extériorité, où la joie peut s’exprimer librement (par des chants, mais aussi parfois par des danses ou des battements de main), et des moments d’intériorité, où tout descend en profondeur. N’hésitons pas, par exemple, à prendre trois ou quatre minutes de silence après l’homélie (partage de la Parole) ou après la communion (partage du Pain). Contrairement à une idée reçue, les enfants en sont parfaitement capables, pour peu que ce moment d’intériorité soit bien introduit. Et les anciens, qui craignent souvent pour leurs pauvres oreilles, trouveront là un moment de repos propice à la prière.

Lorsque nous nous rassemblons le dimanche matin, pour célébrer le Christ mort et ressuscité, nous sommes tous des « célébrants ». Nous ne venons pas assister à un spectacle qui, selon les cas, nous plait ou nous déplait. Plutôt que d’arriver en consommateur, posons-nous la question : qu’avons-nous à offrir aujourd’hui ? Qu’avons-nous à donner à Dieu, aux autres ? Quelle part du monde, de notre monde, venons-nous déposer au pied de l’autel ? De quoi voulons-nous rendre grâce ? Si nous prenons le temps de répondre intérieurement à ces questions, alors nous saurons nous reconnaître comme des frères et des sœurs, quels que soient nos âges et nos générations. On parle beaucoup aujourd’hui de ces messes « où l’on prend son temps », qui rassemblent des milliers d’étudiants, le dimanche soir, dans la plupart des grandes villes de France. Formidable ! A quand la messe « pour tous et avec tous » ?

Laurent Grzybowski

Animateur et formateur liturgique

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